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Le joaillier américain Tiffany & Co a inauguré dans quelques jours son « landmark », son vaisseau amiral rénové sur la célèbre 5e Avenue de Manhattan. L’ouverture est prévue pour le 28 avril, après quatre années de travaux et un rachat par LVMH conclu en janvier 2021.
Une visite guidée exclusive
Nous avons pu visiter en exclusivité avec Anthony Ledru, président de Tiffany & Co, ce « hyperstore » sans précédent. « Cela aura été un chantier pharaonique, à la hauteur des grands bâtisseurs américains et new-yorkais, s’enthousiasme-t-il. On est vraiment dans la démesure: dix étages, dix mille mètres carrés de retail, c’est le plus grand magasin de luxe au monde. »
Une boutique de joaillerie, une destination culturelle
Dans l’esprit d’un Américain, Tiffany & Co est un phénomène culturel qui touche toutes les strates de la société américaine. C’est pourquoi le Landmark doit être plus qu’une boutique de joaillerie : une destination culturelle, un carrefour architectural, artistique… et joaillier, explique Anthony Ledru.
Les détails de l’hyperstore
Le rez-de-chaussée symbolise la conception du luxe selon les Américains : se sentir accueilli. Vous devez être capable de déambuler et de profiter du moment à votre guise. Il y a davantage de places assises et de salons privés, et une liberté de se déplacer au travers des neuf étages.
Un escalier lumineux de 144 marches inspiré des courbes chères à Elsa Peretti court du 3e au 8e étage et dessert chaque palier thématique. Au troisième, dédié aux bijoux d’engagement, les murs blancs et ondulants rappellent un voile de mariée.
Au quatrième niveau, place aux collections or et aux classiques de la maison, avec des espaces dédiés aux créations de Paloma Picasso, d’Elsa Peretti et de Jean Schlumberger. Le cinquième vise une cible plus jeune, avec les bijoux et accessoires en argent. Au sixième, aux côtés des arts de la table, une halte s’impose au Blue Box Cafe.
Le septième étage accueille les collections de haute joaillerie et un atelier dédié juste à côté qui est ouvert aux regards des visiteurs. Quant à l’ancien bureau du directeur, il est devenu un salon privé donnant sur Central Park.
Les visiteurs pourront admirer dans l’imposant hall du rez-de-chaussée le mythique Tiffany Diamond de 128,54 carats qui va bientôt retrouver sa place. Le tableau Equals Pi de Basquiat, qui figurait sur la campagne de publicité avec Jay-Z et Beyoncé, ne devrait pas tarder à le rejoindre, non loin du collier Medusa, imaginé en 1904 par Louis Comfort Tiffany et racheté par la maison pour 3,5 millions de dollars aux enchères en 2021.
Autour de ce que l’on surnomme depuis longtemps le « Tiffany Corner », le luxe règne en maître avec Bulgari en face, Louis Vuitton, Saint Laurent et Van Cleef & Arpels de l’autre côté de la rue. Le joaillier américain a toujours veillé à s’adresser à chacun selon son budget, de cent dollars à… dix millions!
Vu d’Amérique, Tiffany & Co. n’est pas seulement une marque, elle fait partie de l’histoire de la ville comme des États-Unis. Quelle autre maison peut se vanter d’avoir redécoré la Maison-Blanche (1982), réalisé les cartons d’invitation de l’inauguration de la statue de la Liberté (1886) et contribué à son financement? Quelle entreprise peut se targuer d’avoir redessiné le sceau et l’aigle symboles du pays (1885), imprimés encore aujourd’hui sur chaque dollar?
Le Landmark est un projet qui a mobilisé beaucoup de ressources et d’efforts, mais il est à la hauteur des ambitions de Tiffany & Co. Avec sa superficie colossale, ses paliers thématiques et ses salons privés, le Landmark est plus qu’un simple magasin de bijoux : c’est un véritable monument de la ville de New York, qui fera certainement parler de lui dans les mois et les années à venir.
