Le tennis, un exemple controversé
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a récemment recommandé la réintégration des sportifs russes et biélorusses aux compétitions internationales, en citant le tennis comme exemple de cohabitation entre athlètes russes, biélorusses et ukrainiens. Cependant, le circuit de tennis n’est pas épargné par les tensions liées à la guerre en Ukraine, en particulier chez les joueuses, où l’ambiance est parfois glaciale sur le court et empreinte de « haine » dans les vestiaires.
Neutralité et soutien
Depuis le début de la guerre en Ukraine et la déclaration commune des ministres des sports de trente-six pays signée le 9 mars 2022, les athlètes russes et biélorusses sont soumis à un régime de stricte neutralité lors des tournois masculins (ATP) et féminins (WTA). Andrey Rublev, un joueur russe de 25 ans, a récemment remporté son premier Masters 1000 à Monte-Carlo sans avoir droit à l’hymne national russe, à son drapeau, ni à sa nationalité énoncée lors de ses entrées sur le court. Rublev s’est positionné contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie et a remercié le public pour son soutien international.
Des opinions divergentes
La numéro 1 mondiale, la Polonaise Iga Swiatek, a déclaré dans un entretien à la BBC que les instances du tennis auraient pu faire mieux pour protester contre la guerre en Ukraine. Elle a également suggéré qu’une exclusion générale des joueurs et joueuses de tennis russes et biélorusses aurait dû être décidée au début du conflit, comme d’autres sports l’ont fait. De son côté, l’Ukrainienne Marta Kostyuk a exprimé sa frustration face au manque de pouvoir des joueurs pour faire bouger les choses.
Tensions et incidents sur le circuit féminin
Le circuit féminin, qui compte dix Russes, trois Biélorusses et quatre Ukrainiennes parmi les cent meilleures joueuses du monde, est particulièrement déchiré sur cette question géopolitique. Marta Kostyuk, par exemple, a refusé à plusieurs reprises de serrer la main de ses adversaires russes ou biélorusses. La numéro 2 mondiale, Aryna Sabalenka, s’est quant à elle confiée sur le malaise qu’elle ressent face à la haine de certaines joueuses ukrainiennes à son égard.
Jeux olympiques de Paris 2024 : une décision en suspens
Thomas Bach s’est abstenu de trancher sur la participation des Russes et Biélorusses aux Jeux olympiques de Paris 2024, repoussant la décision « à une date appropriée ». Andrey Rublev, médaillé d’or olympique à Tokyo en 2021, espère quant à lui pouvoir participer aux festivités parisiennes.
En somme, si le tennis a été cité en exemple par le président du CIO pour la cohabitation entre athlètes russes, biélorusses et ukrainiens, il n’est pas exempt de tensions et d’incidents liés à la guerre en Ukraine. Les opinions divergent quant à la gestion de la situation par les instances du tennis et la réintégration des sportifs russes et biélorusses aux compétitions internationales reste un sujet controversé.