La troisième phase de rejet en mer des eaux traitées de Fukushima démarre
Le Japon a récemment annoncé le lancement de la troisième phase du rejet en mer des eaux traitées de la centrale accidentée de Fukushima, suscitant des réactions mitigées sur la scène internationale. Malgré les protestations de Pékin et Moscou, le pays nippon poursuit son plan de gestion des eaux contaminées qui devrait s’étendre sur plusieurs décennies.
Les détails de la troisième phase
Cette nouvelle étape du processus, débutée le 2 novembre, prévoit le rejet de près de 7 800 tonnes d’eau, s’étalant sur environ 17 jours. L’opérateur de la centrale, Tepco, a confirmé ces informations. Pour rappel, le Japon avait débuté l’évacuation de l’eau contaminée dans l’océan Pacifique le 24 août, une eau utilisée notamment pour refroidir les cœurs des réacteurs endommagés lors du tsunami de 2011.
Origine de l’eau traitée
L’eau destinée au rejet provient également des nappes souterraines et des précipitations, et était stockée pendant de nombreuses années dans d’immenses citernes sur le site de la centrale. Elle a ensuite été soumise à un traitement visant à éliminer ses substances radioactives, à l’exception du tritium, un radionucléide considéré comme dangereux uniquement à de très fortes concentrations, selon les experts.
Sécurité du processus de rejet
Le traitement de cette eau a été effectué grâce au système ALPS (Système avancé de traitement des liquides), garantissant l’élimination des substances radioactives. Avant d’être rejetée dans l’océan Pacifique, l’eau est diluée avec de l’eau de mer pour que son niveau de radioactivité reste en deçà du seuil de 1 500 Bq/L, soit 40 fois inférieur à la norme japonaise pour ce type d’opération. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a validé ce procédé.
Un plan étalé sur plusieurs décennies
Le Japon prévoit de déverser progressivement plus de 1,3 million de mètres cubes d’eau tritiée de Fukushima dans l’océan Pacifique, ce qui équivaut à la capacité de 540 piscines olympiques. Cette opération s’étendra jusqu’au début des années 2050, conformément au calendrier actuel.
Répercussions diplomatiques
Cependant, le lancement de ce processus a provoqué une crise diplomatique entre le Japon et la Chine. Pékin a suspendu toutes ses importations de produits de la mer japonais depuis fin août, suivie par la Russie. Cette interdiction a particulièrement affecté les pêcheurs de coquilles Saint-Jacques de l’île septentrionale de Hokkaido, située à environ 500 kilomètres au nord de la centrale de Fukushima, qui dépendent des usines chinoises pour décortiquer les mollusques.
Appel à l’abrogation des mesures restrictives
Les ministres du G7 (France, Japon, États-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni), réunis à Osaka, ont appelé à l’abrogation immédiate de toutes les mesures qui entravent inutilement le commerce, notamment les restrictions sur les importations de produits alimentaires japonais, sans nommer explicitement Pékin et Moscou. Ils ont souligné l’importance que ces restrictions soient fondées sur des données scientifiques et conformes aux règles internationales.
Soutien des États-Unis
En signe de solidarité, les États-Unis ont décidé d’augmenter leurs achats de produits de la mer japonais. Ces achats supplémentaires seront destinés aux quelque 110 000 membres du personnel militaire américain basés au Japon. L’ambassadeur Rahm Emanuel a souligné que la vente de produits de la mer japonais aux économats des bases américaines contribuera à contrer l’embargo injustifié de la Chine sur ces produits.
Un premier lot de coquilles Saint-Jacques pour les bases américaines
Les économats de la base américaine de Yokota ont déjà reçu un premier lot de coquilles Saint-Jacques en provenance de l’île de Hokkaido, dans le nord du Japon, dans le cadre d’une première commande de près de 900 kilogrammes. Par ailleurs, des produits de la mer japonais seront également servis dans les mess et à bord des navires militaires américains déployés dans la région.
Conclusion
La catastrophe de Fukushima, la plus grave de l’histoire du nucléaire civil depuis celle de Tchernobyl en 1986, avait entraîné l’évacuation de jusqu’à 165 000 habitants. Le Japon poursuit aujourd’hui ses efforts pour gérer les conséquences de cette tragédie, en veillant à la sécurité et à la transparence de ses actions malgré les protestations internationales.