Des moissonneuses-batteuses en action
Les moissonneuses-batteuses sillonnent sans relâche les champs français, crachant un flot continu de maïs doré. Après l’orge et le blé, c’est désormais l’heure du maïs. L’atmosphère est plus détendue que l’année précédente. En 2022, la sécheresse et les fortes chaleurs avaient réduit les espoirs de moisson. Cette année, cependant, malgré des températures élevées, la pluie à partir de la mi-juillet a apporté un soulagement bienvenu aux agriculteurs.
Selon le ministère de l’agriculture, la production française de maïs grain est attendue à 12,1 millions de tonnes, en hausse de plus de 10 % par rapport à l’année précédente, même avec des surfaces cultivées plus limitées. Une bonne récolte, bien que les défis ne s’arrêtent pas à la récolte elle-même.
La question du prix
Maintenant que la récolte est presque terminée, la question qui préoccupe les maïsiculteurs est : quel sera le prix de vente du maïs ? Ils quittent momentanément leurs champs pour suivre de près l’évolution des cours des céréales sur les marchés. Le constat est clair : le prix du maïs connaît une baisse significative. Après avoir atteint un record de 316 euros la tonne sur Euronext en mai 2022, il frôle désormais la barre des 200 euros la tonne. Depuis le début de l’année, le repli atteint près de 30 %. C’est une réalité qui pèse lourdement sur les revenus des agriculteurs.
Les facteurs mondiaux
Les cours du maïs en France sont influencés par des facteurs mondiaux. Aux États-Unis, bien que les espoirs de récolte record aient été déçus, la production de maïs devrait atteindre 384 millions de tonnes, la deuxième meilleure performance historique. Cependant, malgré cette abondance, les États-Unis ne devraient pas retrouver leur statut de premier exportateur mondial de maïs en 2023. Cette place est désormais occupée par le Brésil, qui prévoit d’accumuler 129 millions de tonnes de maïs cette année grâce à ses deux récoltes annuelles.
Même en Ukraine, les perspectives sont favorables. L’Ukraine devrait récolter environ 29 millions de tonnes de maïs, un niveau similaire à celui de 2020. Cela peut sembler surprenant, mais la majorité des cultures se trouve en dehors des zones occupées. Toutefois, les agriculteurs ukrainiens devront faire face à des défis de stockage, car les capacités des silos sont limitées, et la moisson pourrait s’étendre jusqu’en février.
L’influence du blé
Le cours du maïs est étroitement lié à celui du blé. Malheureusement, le blé connaît également une baisse des prix. Le blé meunier se négocie actuellement à près de 230 euros la tonne, en baisse de 20 % depuis le début de l’année. Chaque céréalier devra prendre en compte ces facteurs dans ses calculs de rentabilité. En outre, le coût des engrais reste un sujet épineux pour les cultivateurs de maïs.
Conclusion
En résumé, la récolte de maïs en France en 2023 s’annonce prometteuse en termes de volume, mais le défi réside dans la commercialisation à un prix satisfaisant pour les agriculteurs. Les cours mondiaux du maïs et du blé exercent une pression à la baisse sur les prix locaux. Les agriculteurs devront faire preuve de prudence et de stratégie pour gérer leurs récoltes et leurs revenus. La météo clémente de cette année a été un allié précieux, mais la bataille pour des rendements profitables est loin d’être gagnée.