L’Union européenne exige un rééquilibrage des relations commerciales avec la Chine

Sommet tendu entre l’UE et la Chine

Les dirigeants européens, Charles Michel et Ursula von der Leyen, ont récemment visité Pékin pour un sommet crucial entre l’Union européenne et la Chine. Ce sommet, le 24e du genre, est le premier en face à face depuis 2020 et est principalement axé sur le déséquilibre commercial entre les deux partenaires, ainsi que sur les relations sino-russes. Dès leur arrivée à Pékin, la présidente de la Commission européenne et le président du Conseil européen ont rencontré le président chinois Xi Jinping pour discuter de ces enjeux économiques majeurs.

Rétablir l’équilibre commercial

L’Union européenne a clairement exprimé sa préoccupation quant au déséquilibre commercial actuel en faveur de la Chine. Bien que la Chine soit le principal partenaire commercial de l’UE, des inégalités persistantes doivent être abordées. Ursula von der Leyen a souligné la nécessité de traiter ces différences et Charles Michel a affirmé que l’UE souhaite une relation stable et mutuellement profitable avec la Chine. Xi Jinping a, quant à lui, souligné l’importance de répondre ensemble aux défis mondiaux.

Ces déclarations témoignent de la détérioration des relations entre l’UE et la Chine, masquée en partie par des tensions commerciales latentes. L’exécutif européen avait prévenu qu’il n’accepterait pas indéfiniment un déséquilibre dans les échanges commerciaux.

Les enjeux majeurs du déséquilibre commercial

Le principal point de friction réside dans le manque d’accès des entreprises européennes au marché chinois en raison d’un traitement préférentiel accordé aux entreprises chinoises. Cela a contribué au déficit commercial croissant de l’UE avec la Chine, atteignant un record de 390 milliards d’euros en 2022. Les exportations chinoises vers l’UE dépassent de trois fois leurs importations.

La Commission européenne a également critiqué les pratiques de Pékin, dénonçant des discriminations à l’encontre des entreprises européennes en Chine. Cela comprend un accès inégal aux marchés publics, des discriminations sur les normes et les exigences en matière de sécurité, ainsi que des contraintes de localisation et de transfert de données.

Trois mesures jugées protectionnistes

L’UE vise trois mesures considérées comme protectionnistes de la part de la Chine. Tout d’abord, les subventions chinoises aux entreprises nationales sont considérées comme une pratique anticoncurrentielle. De plus, l’obligation faite aux entreprises d’utiliser des matériaux, composants ou sous-traitants chinois dans leur production pour accéder aux subventions est critiquée. Enfin, le contrôle des données des entreprises exerçant en Chine au nom de la sécurité nationale entrave les investissements européens dans le pays.

La réaction de l’Europe

L’UE n’est pas restée passive face à ces pratiques protectionnistes. En septembre, la Commission a ouvert une enquête sur le soutien et les subventions des autorités chinoises aux constructeurs nationaux d’automobiles électriques, afin de défendre l’industrie européenne contre la concurrence de véhicules vendus à des prix jugés artificiellement bas.

La quête de réciprocité

L’UE recherche avant tout la réciprocité dans ses relations commerciales avec la Chine. Elle souhaite que les entreprises européennes aient un accès équitable au marché chinois, de manière à réduire le déséquilibre commercial actuel. Pour atteindre cet objectif, l’UE explore différentes options, y compris des mesures de contre-mesures.

Un avenir incertain

Malgré ces efforts, il est peu probable que ce sommet résolve tous les problèmes en suspens. La Chine détient un avantage considérable en tant que principal fournisseur de matériaux essentiels à la transition écologique, tels que le gallium, le germanium, le graphite et d’autres minerais utilisés dans la fabrication de batteries et de panneaux solaires. Une interruption de ces approvisionnements mettrait l’Europe dans une situation difficile.

En conclusion, l’UE insiste sur la nécessité d’un rééquilibrage des relations commerciales avec la Chine pour garantir un accès équitable au marché chinois pour les entreprises européennes. Cependant, les défis restent nombreux et il est encore difficile de prédire l’issue de ce bras de fer commercial.

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