La domination chinoise sur l’industrie de la pêche en haute mer
Une enquête révélatrice
Uruguay, juin 2023. Sur une plage près de Maldonado, Silvina Gonzalez trouve une bouteille en plastique contenant un message en mandarin. Ce message dévoile un appel au secours d’un membre d’équipage du navire chinois Lu Qing Yuan Yu 765, mettant en lumière les conditions inhumaines de travail à bord. Cette découverte n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’écrasante domination chinoise dans l’industrie de la pêche en haute mer.
L’ampleur de la flotte chinoise
La Chine a considérablement élargi son champ d’action en haute mer, possédant jusqu’à 6500 navires de pêche et plus de 90 ports à travers le monde. Cette expansion lui a permis de devenir la superpuissance incontestée de l’industrie des produits de la mer, fournissant environ 10% de toutes les importations de produits de la mer en 2022.
Le lourd tribut humain et environnemental
Cependant, derrière cette domination se cachent des réalités sombres. Les enquêtes menées par le Outlaw Ocean Project ont révélé des violations massives des droits de l’homme et de l’environnement dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des produits de la mer. Les travailleurs sont soumis à des conditions extrêmes, avec des journées de travail de quinze heures, des cabines exiguës, des blessures fréquentes et la confiscation des passeports. De plus, de nombreux navires chinois enfreignent les réglementations internationales, pénétrant illégalement dans les eaux d’autres pays, pratiquant la pêche illégale et utilisant des engins de pêche interdits.
L’implication des minorités musulmanes
Une révélation choquante de l’enquête est l’implication de travailleurs ouïgours dans l’industrie de la pêche. Les enquêteurs ont découvert que des Ouïgours étaient envoyés dans huit conglomérats de transformation des produits de la mer, exploitant 58 usines, dont certaines sont autorisées à exporter vers les États-Unis et l’Union européenne. Ces pratiques inhumaines se propagent dans les chaînes d’approvisionnement de grandes marques européennes.
La responsabilité des entreprises occidentales
Des marques européennes de renom, telles que Cité Marine, NorthSeaFood Holland et d’autres, ont importé des produits de pêche liés au travail forcé des Ouïgours en Chine. Malgré les dénégations de ces entreprises, les preuves sont accablantes. Les géants de la distribution, tels que Lidl, Tesco et d’autres, se trouvent également impliqués dans cette chaîne de production.
La menace pour la sécurité alimentaire mondiale
La Chine, avec sa flotte puissante, pose une menace potentielle pour la sécurité alimentaire mondiale. En fournissant une grande partie des produits de la mer consommés dans le monde, elle exerce un contrôle massif sur une ressource essentielle. Cela soulève des préoccupations quant à l’équilibre des pouvoirs et à la sécurité alimentaire à long terme.
La Chine, première bénéficiaire des subventions publiques
La Chine a réussi à développer sa flotte grâce à d’importantes subventions publiques, devenant ainsi le premier bénéficiaire mondial de subventions à la pêche. Cependant, ces subventions ont un impact négatif sur les stocks de poissons déjà limités, compromettant davantage la durabilité de l’industrie.
La nécessité de réglementations internationales strictes
Face à cette domination chinoise, les experts maritimes et les défenseurs de l’environnement appellent à des réglementations internationales plus strictes pour préserver les océans et les droits de l’homme. La transparence dans la chaîne d’approvisionnement est essentielle pour garantir que les produits de la mer ne sont pas le fruit de la pêche illégale ou du travail forcé.
En conclusion, la Chine est devenue une superpuissance des produits de la mer, mais cette ascension est entachée par des violations massives des droits de l’homme et de l’environnement. Il est impératif que la communauté internationale agisse pour mettre fin à ces pratiques inacceptables et garantir un avenir plus durable pour l’industrie de la pêche en haute mer.