La saison estivale 2023 s’avère particulièrement éprouvante pour de nombreuses régions des États-Unis, frappées de plein fouet par les effets du changement climatique. Vagues de chaleur, incendies dévastateurs, inondations… le pays fait face à une multiplication de phénomènes météorologiques extrêmes provoqués par le réchauffement planétaire.
Des incendies au Canada qui polluent l’air du Midwest
À Chicago, un épais brouillard de fumée assombrit le ciel, apporté par les vents dominants depuis les impressionnants incendies faisant rage dans l’ouest canadien. Selon les autorités sanitaires locales, qui recommandent de rester confiné autant que possible et de porter un masque à l’extérieur, la qualité de l’air oscille entre «mauvaise» et «très mauvaise» selon les jours.
Ces incendies sont totalement anormaux dans la région et illustrent les bouleversements du climat nord-américain.
Une moitié sud des États-Unis écrasée par une vague de chaleur
Une large portion du sud du pays est actuellement prise au piège d’un intense «dôme de chaleur», avec des températures atteignant 45°C, voire jusqu’à 47°C certains jours. Cette situation perdure depuis près de deux semaines.
L’Arizona est particulièrement touché, notamment la région de Phoenix où le mercure dépasse allègrement les 43°C en journée et peine à redescendre sous la barre des 32°C la nuit. Face à ces chaleurs extrêmes, la ville est désertée, la majorité des habitants restant calfeutrés chez eux, climatisation poussée au maximum.
Ces canicules représentent un danger mortel pour les personnes vulnérables, comme les sans-abri ou les prisonniers. Rien que dans le comté englobant Phoenix, de telles vagues de chaleur ont causé le décès de plus de 400 personnes l’an dernier.
Des précipitations diluviennes sur la côte Est
Alors que la côte sud subit une fournaise persistante, de violentes intempéries s’abattent sur la façade Atlantique, provoquant des crues éclair dévastatrices. Dans le Vermont par exemple, des pluies torrentielles ont entraîné des inondations causant au moins un mort la semaine dernière et forçant l’évacuation de milliers de résidents.
Le gouverneur de l’État a qualifié le phénomène d’«historique et catastrophique» avant de solliciter l’aide d’urgence du gouvernement fédéral, qui a été approuvée par le président Joe Biden.
Le coupable: le réchauffement climatique
Cette multiplication d’événements météorologiques extrêmes est directement imputable au dérèglement climatique. En moyenne, la température terrestre a déjà augmenté de 1,3°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Cela se traduit par des températures largement supérieures aux normales saisonnières dans de nombreuses régions, créant les conditions propices à ces phénomènes extrêmes. Avec le réchauffement, l’atmosphère retient davantage d’humidité, asséchant les sols comme au Canada, mais également déversant soudainement d’énormes quantités d’eau sous formes d’orages diluviens, comme sur la côte Est américaine.
Tous ces bouleversements étaient prédits depuis longtemps par les climatologues. Seule une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale pourrait permettre d’éviter que ces événements ne se multiplient dans les années à venir.