Le spectre d’un conflit inévitable
Pékin a toujours eu pour obsession d’absorber « l’île rebelle », mais une réintégration pacifique semble de moins en moins probable. Une absorption progressive, un blocus économique ou même une invasion pure et simple sont désormais envisageables entre 2027 et 2049. Ces scénarios pourraient entraîner une confrontation économique, voire militaire, avec les États-Unis et leurs alliés.
La volonté inébranlable de la Chine
Le régime de Xi Jinping est obsédé par l’idée de réintégrer Taïwan, qu’il considère comme « l’île rebelle ». Selon lui, le « séparatisme taïwanais » représente la menace la plus sérieuse pour la réjuvénation nationale de la Chine. Il est déterminé à réaliser cette réintégration, que ce soit par des moyens pacifiques ou par la force.
Les défis et l’opposition à l’absorption de Taïwan
Cependant, une réunification pacifique semble de plus en plus improbable. Les sondages montrent que seulement 6 % des Taïwanais souhaitent une réunification avec la Chine. La grande majorité des Taïwanais sont prêts à défendre leur île en cas de guerre. De plus, l’exemple de Hong Kong, où le principe « un pays, deux systèmes » a conduit au démantèlement de la démocratie, a renforcé la méfiance des Taïwanais envers la réunification.
Certains estiment que la Chine n’osera pas attaquer Taïwan en raison des conséquences économiques des sanctions occidentales. Cependant, cette analyse a déjà été contredite par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Chine considère que son importance économique rend les Occidentaux réticents à s’opposer à elle.
La fenêtre temporelle de l’attaque chinoise
Il est probable que la Chine attaque Taïwan dans un avenir proche. La décision dépendra de l’évaluation de la puissance militaire et économique de la Chine, ainsi que de la détermination des forces occidentales. Pékin souhaite idéalement réabsorber Taïwan avant 2049, année du centenaire de la constitution de l’Armée populaire de libération chinoise. Une fenêtre de tir plus proche, dès 2027, est également envisageable si le président américain actuel, Joe Biden, n’est pas réélu en 2024.
Les stratégies possibles
Le choix des stratégies pour l’absorption de Taïwan se réduit à deux options principales : le blocus ou la guerre, avec des variantes intermédiaires.
L’option du blocus semble rentable à première vue, car Taïwan dépend des importations pour les produits alimentaires et l’énergie. Cependant, cela entraînerait des sanctions économiques de la part des Occidentaux et
de leurs alliés, qui représentent une part importante des échanges commerciaux de la Chine.
Une autre stratégie possible consiste à épuiser Taïwan économiquement et militairement, afin de la pousser à capituler sans affrontement direct. Cela pourrait être réalisé par des exercices d’intimidation, des embargos soudains et répétés, ainsi que par l’utilisation de l’influence économique de la Chine sur l’île. Cependant, cette stratégie risque de ne pas être plus efficace que la réunification pacifique, car les Taïwanais sont conscients des conséquences de la capitulation.
Le scénario d’une invasion directe
Si la Chine décide d’opter pour la guerre, deux options principales se présentent : une attaque massive par missiles sans débarquement, ou une attaque combinée, aérienne, navale et amphibie. Cette dernière option impliquerait le débarquement d’un million de soldats sur une île fortifiée, à travers un détroit surveillé par la marine américaine. Une telle opération serait extrêmement complexe et risquée, et pourrait entraîner des pertes importantes des deux côtés.
Les signes avant-coureurs
Une invasion de cette envergure nécessiterait des préparatifs considérables, qui seraient difficiles à dissimuler aux satellites et aux services de renseignement. Certains indicateurs seraient la rapatriement des actifs chinois à l’étranger, le gel des actifs étrangers en Chine, le stockage de composants et de matières premières essentiels, l’augmentation de la production d’armement, le déploiement de troupes et d’équipements près du détroit, les exercices militaires intensifiés, les cyberattaques préparatoires, ainsi que les réquisitions de moyens de transport. Tous ces signes pourraient être observés plusieurs mois à l’avance.
En conclusion, la tension entre la Chine et Taïwan est palpable et un conflit semble de plus en plus probable. Les enjeux économiques et géopolitiques sont énormes, et une telle confrontation aurait des répercussions mondiales. Il est essentiel de surveiller de près l’évolution de la situation dans la région.