Le Début de la Bataille Juridique
Un ancien cadre de ByteDance, la maison mère de TikTok basée en Chine, entame une procédure judiciaire contre son ex-employeur aux États-Unis. Yintao Yu, qui était autrefois responsable de l’ingénierie pour ByteDance aux États-Unis, allègue que la compagnie l’a démis de ses fonctions après avoir révélé certaines opérations illégales de l’entreprise. Cette accusation judiciaire survient dans une atmosphère politique déjà électrique pour TikTok, avec des appels à interdire l’application dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, en Australie et dans plusieurs pays européens.
Tensions Politiques et Préoccupations sur la Sécurité des Données
L’utilisation de la plateforme de partage de vidéos TikTok a été interdite sur les appareils professionnels des fonctionnaires dans plusieurs pays en raison de préoccupations concernant la sécurité des données et l’influence potentielle sur l’opinion publique. Ces interdictions sont soutenues par de nombreux responsables politiques qui affirment que l’application très populaire permet au gouvernement chinois de collecter secrètement des informations sur les utilisateurs et d’influencer leur point de vue, une allégation que l’application a toujours réfutée.
Les Accusations Portées
Selon la plainte déposée par Yintao Yu auprès d’un tribunal de San Francisco le 1er mai, il a constaté peu de temps après son recrutement en Californie à l’été 2017 que ByteDance “piratait” des vidéos postées sur des plateformes concurrentes, telles qu’Instagram et Snapchat, pour les publier sur ses propres plateformes. Malgré ses alertes à sa hiérarchie, “le vol de propriété intellectuelle a continué sans obstacle”. Il a été licencié en novembre 2018.
ByteDance : Outil de Propagande pour le Parti Communiste Chinois ?
Le plaignant a déposé une plainte supplémentaire accusant ByteDance de “servir de véhicule de propagande pour le Parti communiste chinois”. Yintao Yu prétend avoir été témoin de ByteDance mettant en avant des contenus “exprimant de la haine envers le Japon” et minimisant des contenus “exprimant du soutien pour les manifestations à Hong Kong” en faveur de la démocratie. Plus inquiétant encore, selon l’ex-employé, le PCC “avait un accès constant à toutes les données de l’entreprise, y compris celles stockées aux États-Unis”.
La Défense de ByteDance
ByteDance, de son côté, a l’intention de “combattre vigoureusement” ces “allégations et accusations infondées”, selon un porte-parole de la société. Yintao Yu “a travaillé pour ByteDance pendant moins d’un an […] Il s’occupait d’une application appelée Flipagram, qui a été retirée du marché il y a des années pour des raisons commerciales”, a ajouté le porte-parole.
Les Demandes de l’Ex-Ingénieur
L’ex-employé demande une ordonnance du tribunal pour contraindre l’entreprise à mettre fin aux pratiques mentionnées dans la plainte. Il réclame également des dommages-intérêts, dont il prévoit de donner une “partie significative” à des organisations de défense des droits civils des Américains d’origine asiatique. Son avocat, Charles Jung, déclare que son client est le plus haut responsable de ByteDance à parler publiquement et qu’il est préoccupé par la protection des données des utilisateurs américains, les pratiques éthiques de l’application et le bien-être des employés de ByteDance.
Les Tensions Montent
Le sujet de l’accès aux informations personnelles des utilisateurs américains a créé une tension croissante entre les autorités et l’entreprise chinoise. ByteDance a pris plusieurs mesures pour stocker ces données sur des serveurs aux États-Unis. Cependant, de nombreux responsables ne croient pas que Pékin n’a pas accès à ces données. Récemment, la Maison Blanche a encouragé TikTok à se faire racheter par une entreprise américaine pour pouvoir continuer à opérer aux États-Unis.
Conclusion
L’affaire ByteDance est loin d’être résolue, et la tension entre les géants technologiques chinois et les autorités mondiales ne fait que croître. Les implications pour l’avenir de TikTok et d’autres applications de ce genre restent à déterminer. Il est clair cependant que la question de la sécurité des données et de l’influence politique via les réseaux sociaux restera un sujet brûlant pour les années à venir.