Perquisitions et enquête sur l’ancien président du Brésil
La police brésilienne a mené des perquisitions au domicile de l’ancien président Jair Bolsonaro, saisissant son téléphone et une arme dans le cadre d’une enquête sur la falsification de certificats de vaccination contre la Covid-19 par son entourage. Bolsonaro a nié avoir falsifié quoi que ce soit et déclaré qu’il n’avait pas été vacciné.
L’ancien président a critiqué la perquisition, estimant qu’elle visait à créer un événement médiatique. Malgré la saisie de son téléphone, Bolsonaro a affirmé qu’il n’avait rien à cacher et a déploré l’interdiction de certains sujets au Brésil, comme la question des vaccins.
Un réseau criminel suspecté de falsification de données
La Police fédérale (PF) a mené 16 perquisitions à Rio de Janeiro et Brasilia, ciblant un réseau criminel soupçonné d’introduire de fausses données de vaccination contre la Covid dans les systèmes de santé publique. Les faux certificats de vaccination auraient été utilisés pour contourner les restrictions sanitaires imposées par les pouvoirs publics au Brésil et aux États-Unis.
Six mandats d’arrêt ont été émis et Mauro Cid, ancien aide de camp de Bolsonaro, a été interpellé. Selon la police, Cid aurait obtenu des certificats frauduleux de vaccination pour Bolsonaro, sa fille et des membres de sa famille grâce à des contacts dans le système sanitaire ou l’administration. Bolsonaro serait « parfaitement au courant » des manipulations des registres sanitaires, selon la PF.
La Cour suprême estime les indices plausibles
Le juge de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, a jugé plausibles les indices tendant à prouver une implication personnelle de l’ex-président dans ces fraudes. Flavio Dino, ministre de la Justice du gouvernement de gauche du président Luiz Inacio Lula da Silva, a fustigé ces actes, les qualifiant de « corruption gravissime » contre la santé publique.
Les controverses autour de Bolsonaro et la vaccination
Pendant son mandat, Bolsonaro a critiqué à plusieurs reprises les vaccins anti-Covid, affirmant qu’il n’avait pas l’intention de se faire immuniser. La pandémie a fait plus de 700 000 morts au Brésil. Bolsonaro a également déclaré que le vaccin de Pfizer pourrait « transformer les gens en crocodile » à cause d’éventuels effets secondaires.
Plusieurs affaires en cours pour l’ancien président
Battu par Lula à la présidentielle d’octobre, Bolsonaro a séjourné trois mois en Floride, quittant le Brésil deux jours avant l’investiture de son successeur. Le certificat de vaccination était encore obligatoire pour entrer aux États-Unis durant ce séjour.
Depuis son retour au Brésil, fin mars, Jair Bolsonaro a été auditionné deux fois par la Police fédérale. La première fois dans une affaire de bijoux offerts par l’Arabie saoudite entrés illégalement au Brésil, et la semaine dernière, pour son rôle présumé dans le saccage des lieux du pouvoir par ses partisans le 8 janvier à Brasilia.
Bolsonaro est également sous le coup d’enquêtes du Tribunal supérieur électoral, qui pourrait le rendre inéligible pour la présidentielle de 2026.